
Dans l’article précédent nous avons commencé à travailler sur le vibrato de la langue —ou vibrato de la gorge— en jouant des notes longuess uniquement avec l’anche. Nous commençons avec ce type de vibrato car il est le plus polyvalent et le plus facile à contrôler, mais les exercices avec le hautbois que nous proposons dans l’article d’aujourd’hui peuvent également être pratiqués avec du vibrato du diaphragme.
Rappelons-nous la différence entre ces deux types de vibrato:
- Le vibrato de la gorge consiste à faire varier l´arrière de la langue, comme on fait dans un changement de octave avec le hautbois. Selon la hauteur de la note, ce vibrato sera quelque chose comme prononcer o-é-o-é-o-é-o, é-i-é-i-é-i-é, etc., et produit une variation régulière de la hauteur du son, comme font le vibrato les instrumentistes de cordes.
- Celui du diaphragme est produit en faisant une série d’impulsions dessus —comme en riant: ha-ha-ha-ha—et provoque une variation régulière de l’intensité du son, comme le vibrato des chanteurs ou des flûtistes.
Lorsque vous travaillez avec l’un de ces types de vibrato, il est conseillé d’alterner les sons avec et sans lui, pour vérifier que c’est toujours nous qui le contrôlons et ainsi éviter les tremblements involontaires du son. Il est également conseillé de faire ces exercices en mesurant la vitesse des oscillations —soit en hauteur, soit en intensité du son, selon le type de vibrato à travailler— qui composent le vibrato.
Il est vrai que c’est un mode de travail pas du tout artistique, mais il ne faut pas oublier qu’en ce moment la technique de base est à l’étude et non son utilisation musicale. De cette façon, nous acquerrons les ressources théoriques et mécaniques qui nous permettront plus tard d’interpréter ce que suggèrent le style de l’œuvre et le goût musical de l’interprète.
En effectuant le travail technique, nous fabriquons des briques, beaucoup de bonnes briques, mais seulement des briques. Ensuite, nous construirons avec eux le plus beau bâtiment que nous voulons, mais nous ne devons jamais oublier que sans briques de qualité, le bâtiment finira par s’effondrer.
C´est pouquoi is est si important de afire un bon travail de technique instrumentale pure.
Exercices
Il est préférable de pratiquer assis les exercices proposés ici, car il est plus facile de vérifier que le support de la colonne d’air sur le diaphragme est correct:
- Exercice 1.- Nous jouons les notes d’un arpège séparément, une par une, sans vibrato ni variation de nuance. Nous chercherons une bonne sensation de soutien dans le diaphragme et le contrôle de l’embouchure qui nous permettent de maintenir un son stable de manière confortable. Il est important de respirer détendu entre les notes.

- Exercice 2.- Nous répétons la même série, mais en commençant par une nuance mp confortable pour passer à f et revenir à pp, à la limite où nous sentons que nous contrôlons toujours le son. Cet exercice nous permet de ressentir comment nous exerçons un soutien progressivement plus grand sur le diaphragme à mesure que nous faisosn un crescendo et plus détendu lorsque nous diminuons. Selon le type de vibrato sur lequel nous voulons travailler, nous utiliserons ce même mouvement dans les deux exercices suivants pour le produire —avec le vibrato du diaphtagme—, ou nous éviterons de l’interférer —avec celui de la langue—.

- Exercice 3.- Nous répétons l’exercice 1, mais en jouant chaque note deux fois; une fois sans vibrato et immédiatement après avec vibrato —de une des deux types mais en sachant lequel nous utilisons—. La qualité et l’amplitude du son ne doivent pas varier.

Si nous avons du mal à contrôler le vibrato dès le début de la note, nous pouvons commencer chacuns sans vibrer et essayer de l’introduire à partir du la troisième temps. Il est également pratique dans ce cas de terminer la note sans vibrato jusqu’à ce que vous contrôliez complètement le mouvement.

- Exercice 4.- Comme l’exercice 2, mais tout comme l’exercice 3, en alternant les notes avec et sans vibrato. Nous veillerons à ce que le support sur le diaphragme soit toujours contrôlé, et si nous travaillons sur le vibrato à diaphragme, qu’il n’interfère pas avec la continuité du phrasé de la note.

Lors de la pratique des exercices 3 et 4, il est pratique d’utiliser le métronome et de faire varier la vitesse des oscillations. Par exemple, vous pouvez commencer à la noire = 60 et travailler le vibrato à cette vitesse sur des croches et des triolets pour vérifier que le geste est correct et détendu. Plus tard, cela peut être fait en démichoches ou sextolets, qui sont les vitesses les plus proches de celles que nous utiliserons plus tard dans l’interprétation, mais en prenant toujours soin de ne perdre ni l’amplitude ni la clarté du mouvement du vibrato.
JMR