Notes techniques VII. Embouchure (2e partie)

Il est tout à fait possible qu’il arrive un moment où une tension excessive est détectée dans la bouche, malgré le soin apporté à l’éviter. Cela peut être dû à une technique peu sûre et pas encore bien établie, à de petites imperfections non détectées au départ qui peuvent avoir augmenté avec le temps ou à la nervosité lors du concert.

Tout ce qui précède conduit souvent à essayer inconsciemment de contrôler l’émission uniquement avec l’embouchure et à tenir l´anche de manière incorrecte. Par exemple, au lieu de placer les notes aigues envoyant l’air avec la pression qu´elles ont besoin de la façon correcte, on risque d´essayer de l´assurer resserrant les lèvres anche —augmentant ainsi la pression et la vitesse de l’air, mais le son se rétrécit et perd sa projection—, ou Il se peut aussi que la tension accumulée par les nerfs oblige le hautboïste à s’accrocher a l´abche comme sa seule bouée de sauvetage.

S’ils ne sont pas corrigés dans le temps, des exemples comme ceux ci-dessus peuvent conduire à une impasse qui empêche toute progression avec l´instrument. Il est facile de tomber dans le cercle vicieux créé par une tension excessive, qui produit un son pas bon qui à son tour augmente la tension qui affecte le son, et ainsi de suite indéfiniment.

Il est nécessaire de briser ce cercle à un moment donné, en commençant par l´embouchure.

C’est un travail qui peut ne pas être facile, comme ma propre expérience me l’a appris.

Quand j’étais étudiant —à l’âge de seize ou dix-sept ans— j’avais une bonne lecture, je n’avais aucun problème avec les doigts et je me comportais bien, mais mon point faible pendant une longue saison était le contrôle du son. C’est arrivé à cet âge où vous savez déjà ce qui sonne bien et ce qui ne sonne pas si bien, et nous avons tous peur que le hautbois sonne comme de la cornemuse.

Comme c’est souvent le cas, je suis tombé dans l’erreur de commencer à utiliser des anches plus dures, ce qui m’a donné un son apparemment meilleur mais m’a obligé à tenir plus avec l’embouchure inconsciemment. En conséquence, mon son se rétrécissait, se chargeait de tension et j’avais de plus en plus de problèmes de justesse.

Lorsque je travaillais avec mon professeur, ce problème qui était survenu m’a rendu très difficile de détendre l´embouchure, parce qu’il me semblait que comme résultant mon son était trop ouvert et que je ne pouvais pas le contrôler, ce qui m’a fait resserrer excessivement. Un peu plus tard, j’ai pris conscience que si je ne pouvais pas relâcher cette tension, je ne pourrais pas avancer avec le hautbois.

Quand j’ai réalisé le vrai problème et ses causes, j’ai commencé une étude systématique de l’embouchure, ainsi qu’une étude approfondie de l’émission. Avec la bonne combinaison des deux types de travail, j’ai réussi à améliorer ma technique en peu de temps.

Cette expérience m’a conduit années plus tard à écrire ces articles. Sûrement avoir eu ces problèmes il y a longtemps et avoir su les résoudre me donne envie de travailler, avec une connaissance de la cause, de tout le mécanisme d’émission du hautbois et de la technique de base.

Exercices

Voici une série d’exercices qui peuvent être pratiques à travailler lorsqu’un excès de tension est détecté au niveau de la bouche:

  1. Dans une posture confortable —mieux assis— jouer une note tenue dans une registre confortable du hautbois, avec l’embouchure habituel. La note doit rester stable pendant toute sa durée.
  2. Répétez cette même note mais en variant lentement la pression sur l’anche, en appuyant d’abord puis en desserrant, comme dans l’exercice numéro cinq de l’article précédent, en veillant toujours à ce que le son ne soit pas coupé. La hauteur de la note augmentera et diminuera au fur et à mesure que l’embouchure change, mais l’essentiel est que vous remarquiez la flexibilité qui se trouve dans les lèvres et les muscles faciaux, qui ne sont pas fixes et peuvent être déplacés à volonté.
  3. Dans une nouvelle répétition de l’exercice précédent, s’arrêtant au point où la note est considérée comme ayant un meilleur timbre, elle sort fluide, propre et riche en harmoniques. Il peut arriver qu’il ne soit pas parfaitement juste —elle sera sûrement un peu baisse— mais cela sera résolu dans l’exercice suivant.
  4. Si vous travaillez pour supprimer la tension de l’embouchure, la note avec le son idéal aura sûrement été trouvée dans une position légèrement plus ouverte, ce qui l’aura laissée quelque peu basse. C’est le moment d’appliquer ce que vous avez travaillé dans les exercices d’émission, en comprimant un peu plus l’air —rappelez-vous les exercices avec O-E-I-E-O—. Surtout, la tentation de resserrer avec l’embouchure doit être évitée.
  5. Avec la bonne combinaison entre le contrôle de l’embouchure et le mécanisme d’émission, vous pourrez jouer en justesse et avec la meilleure qualité sonore.

Il est préférable de commencer ces exercices avec des notes d’émission faciles, mais peu à peu ils doivent être pratiqués sur toutes les régistres de l’instrument jusqu’à ce que le placement idéal de chaque note dans n’importe quel registre et avec n’importe quelle intensité soit trouvé.

Dans l’article d’aujourd’hui, nous avons expliqué comment résoudre les problèmes possibles, dans ce qui suit, nous parlerons de la façon d’utiliser l’embouchure pour obtenir en toute sécurité différentes couleurs dans le son.

JMR

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